Venins, du poison au médicament
Les venins sont constitués de plusieurs centaines de composés différents, dont principalement des enzymes et des petits peptides riches en pont disulfure qui ont été sélectionnés au cours de l'évolution pour conférer aux animaux venimeux la capacité de tuer ou d’immobiliser leurs proies ou de se défendre contre leurs prédateurs. Recrutées par évolution convergente, les toxines présentes dans ces venins affectent les systèmes physiologiques vitaux de la proie, comme les systèmes neuro-musculaire, cardiovasculaire ou de l’hémostase. De ce fait, les animaux venimeux, et plus particulièrement les serpents, constituent un réel risque de santé publique dans de nombreux pays, principalement des continents asiatiques et africains.
Fort heureusement, en dehors de leurs effets toxiques, les peptides présents dans les venins ont prouvé depuis de nombreuses années leur potentiel thérapeutique. En effet, certaines d’entre elles sont devenues des agents thérapeutiques précieux en raison de leur spécificité et de leur activité extrêmement élevées pour des cibles moléculaires particulières. Il existe actuellement plus d’une demi-douzaine de médicaments dérivés de peptides ou de protéines de venin, actifs dans de nombreux champs thérapeutiques comme les pathologies cardiovasculaires, de l’hémostase, la douleur ou le diabète. Plusieurs douzaines de nouvelles molécules sont actuellement en phase clinique.
Dans cette présentation, les risques et traitements associés aux envenimations seront rappelés et les différentes stratégies d'identification de nouvelles toxines d'intérêt thérapeutique seront présentées. Quelques exemples de médicaments dérivés de toxines seront détaillés ainsi que quelques toxines actuellement étudiées dans notre laboratoire.
De 18:30 à 19:30