Pharmacologie réverse à l'aide d'anticorps intracellulaires anti-RFSH actif

Publié par Centre INRAE Val de Loire, le 16 septembre 2024   73

En assistance médicale à la procréation, les traitements contre l’infertilité féminine font principalement appel à l’injection d’une hormone sécrétée par l’hypophyse, la FSH, dont le récepteur (RFSH) se situe au niveau des ovaires. Par ailleurs, la reproduction à contre-saison est très répandue dans les élevages de chèvre afin de maintenir une production de fromage de chèvre tout au long de l’année, et fait non seulement appel aux hormones gonadotropes, mais aussi aux hormones stéroïdes. Or, l’utilisation d’hormones chez la femme comme chez l’animal pose des problèmes de santé publique et de préservation de l’environnement.

En effet, l’administration d’hormones chez la patiente entraîne de nombreux désagréments (maux de tête, de ventre, nausées, prise de poids...), tandis que chez l’animal d’élevage, elle peut induire une réaction immunitaire anti-hormone qui diminue à terme la fertilité globale des troupeaux et les condamne à la réforme prématurément. Enfin, l’utilisation massive d’hormones stéroïdes accroît considérablement la charge environnementale.

Le projet INTACT met en oeuvre une approche synthétique originale pour découvrir de nouveaux types de ligands du récepteur de la FSH (RFSH), qui éviteraient ces effets néfastes (peu d’effet secondaire chez la patiente ; pas de réforme prématurée d’animaux sains), et s’inscrit dans une démarche éco-responsable (pas d’accumulation de stéroïdes dans l’environnement). En effet, ces
ligands sont de petits anticorps, par conséquent de nature protéique, donc rapidement détruits dans l’environnement. Ils sont sélectionnés sur le RFSH en conformation activée, tel qu’il est retrouvé dans l’organisme, où la FSH est circulante dans le sang. A ce jour, notre équipe a identifié des petits anticorps qui immobilisent le RFSH dans différentes conformations, afin de mener ensuite une étape de criblage d’anticorps à des fins thérapeutiques.

Application du projet INTACT chez la femme : le 1er criblage permet d’identifier des petits anticorps (Ac 1) reconnaissant des conformations actives du RFSH, tel qu’il se trouve naturellement dans l’organisme, du fait de la présence de FSH. En immobilisant certaines de ces conformations actives, l’Ac 1 permet un 2ème criblage pour identifier des petits Ac (Ac2) reconnaissant les parties extra-cellulaires du RFSH dans l’ovaire et donc propice à un ciblage thérapeutique. Le même type d’approche peut être appliqué à la problématique de synchronisation dans les élevages de chèvres.

Projet soutenu par la Région Centre-Val de Loire
 dans le cadre de son Appel à projets de recherche d’intérêt régional annuel