Entretien avec Laure Danilo, Co-accueillante du Congrés de l'AMCSTI 2025 à Orléans

Publié par Echosciences Centre-Val de Loire, le 17 décembre 2024   14

Laure Danilo, Présidente de l’AMCSTI, Directrice de la Culture scientifique et du Muséum d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement.

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Mon parcours reflète une grande curiosité, pour tous les domaines, et encore davantage pour les sciences. J’ai une formation universitaire en biologie et géologie, avec une spécialisation en biologie évolutive et paléontologie en master puis en doctorat. J’ai fait mes premières armes en médiation scientifique pendant ma thèse, avec d’une part le pôle Culture Scientifique de l’Université de Montpellier puis d’autre part, une association co-fondée avec d’autres étudiants autour du partage des sciences de l’évolution. Par la suite, j’ai passé le concours de conservateur du Patrimoine Scientifique, Technique et Naturel (PSTN), qui, tant dans sa préparation que dans la formation qui a suivi l’obtention du concours, m’a beaucoup enrichie sur divers aspects et notamment les T et I que l’on retrouve dans la CSTI (Culture Scientifique, Technique et Industrielle). J’ai par la suite été recrutée (2017) par la Ville d’Orléans pour le Muséum d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement, à un moment clé de son histoire, pour repenser ce grand muséum régional. 3 ans après son ouverture, nous venons de créer une Direction de la Culture scientifique et du MOBE, pour donner encore un nouveau coup d’accélérateur au développement de la culture scientifique pour tous et toutes dans le territoire et aux enjeux scientifiques de biodiversité et de géodiversité.

Je suis impliquée dans plusieurs réseaux et recherche la co-construction et le travail partenarial, convaincue que les échanges nous nourrissent et nous permettent de mieux réaliser nos missions de service public et d’intérêt général.

Vous avez souhaité co-accueillir le congrès de l’AMCSTI avec Centre-Sciences en 2025, expliquez-nous votre motivation ?

Le congrès de l’Amcsti change de lieu chaque année. Pourtant, il n’a encore jamais fait étape en région Centre-Val de Loire. Cela fait plusieurs années que je réfléchissais à ce projet et j’ai fait cette proposition à Centre-Sciences, un partenaire proche, avec qui une telle démarche prend encore plus de sens, de part leur rôle d’animateur du réseau régional des acteurs de la CSTI, mais aussi eu égard à notre très ancienne collaboration. La motivation est double, à la fois pour valoriser notre territoire et ses acteurs et contribuer ainsi à renforcer et développer une dynamique territoriale, mais aussi pour faire connaître à nos collègues d’autres structures du territoire ce formidable laboratoire d’idées que représente l’Amcsti en général et son congrès en particulier.

En tant que directrice du MOBE, quelles sont vos attentes pour la ville d’Orléans en lien avec vos actions au MOBE ?

Ce congrès arrive à un moment clé dans l’histoire du muséum d’Orléans. Quelques années après sa rénovation, ses actions et son fonctionnement ont pu se rôder. Trois ans après sa réouverture, une nouvelle dynamique est aujourd’hui à l’œuvre au MOBE et à la Ville d’Orléans en matière de culture scientifique. Nous venons en effet de créer une direction de la culture scientifique et du MOBE, avec l’objectif de développer une politique public de culture scientifique visant à toucher encore davantage de publics, à mettre les sciences au contact de tous et toutes en investissant l’espace public et les espaces numériques, mais aussi de contribuer, par la culture scientifique, à d’autres politiques publiques d’une part et de développer l’implication du MOBE, de son expertise et de ses collections dans des projets scientifiques ou en faveur de la préservation de l’environnement, en particulier de la biodiversité, de l’échelle locale à l’échelle internationale. Ce sera l’occasion de confronter ce projet en cours de concrétisation avec des regards professionnels d’autres horizons et de s’en nourrir pour améliorer les perspectives. Peu de collectivités pour l’heure se sont dotées d’une direction de la culture scientifique, mais on observe un début de tendance pour les collectivités à se saisir de ces enjeux clés pour nos démocraties comme pour la réussite des transitions en cours. Ce projet pourra être scruté à la loupe pas nos collègues !

En outre, la Ville d’Orléans toute entière, au-delà du MOBE est très heureuse d’accueillir ce congrès et d’offrir la découverte de ses atouts, de sa qualité d’accueil et de son dynamisme culturel et scientifique.

En tant que présidente de l’AMCSTI, pouvez-vous nous expliquer l’intérêt d’être présente sur ce territoire en Région Centre-Val de Loire ?

A l’Amcsti nous cherchons notamment à œuvrer pour la dynamique des réseaux régionaux. De nombreux acteurs composent ce maillage territorial, avec des degrés de coopération variables, et sur des périmètres variables. Un congrès de l’Amcsti est souvent l’occasion d’amplifier une dynamique territoriale. Par le travail de préparation, qui s’échelonne sur une année, les acteurs et actrices apprennent ou développent leur manière de travailler ensemble dans un même objectif. Ceci favorise les interconnaissances, très souvent initiatrices de projets futurs. La région Centre-Val de Loire est une région riche de nombreux acteurs et actrices de la CSTI, dont peu connaissent ce que peut leur offrir un réseau national comme l’Amcsti, complémentaire du réseau régional. Ce congrès sera l’occasion de leur permettre de le découvrir, à domicile et en étant embarqués dans un collectif.

Au-delà, le fait que deux de nos membres, le MOBE – Ville d’Orléans et Centre-Sciences, se soient associés pour cette candidature, est un atout très important. Soucieux de préserver et de développer notre riche diversité, voir un muséum et un centre de sciences proposer une candidature commune nous semble très intéressant.

Un souhait à nous partager au sujet de ce congrès 2025 ?

La thématique retenue autour des futurs désirables, avec plusieurs axes comme les manières de développer un autre rapport aux sciences, d’organiser des espaces de débat raisonné ou encore de la manière dont les sciences peuvent nous aider à nous projeter dans des futurs désirables est pleine d’actualité et porteuse de riches débats. J’ai hâte de participer à ce foisonnement d’idées, d’enthousiasme et d’engagement pour les valeurs que nous défendons pour un partage des sciences citoyen, inclusif et au service d’une démocratie éclairée. Je nous souhaite d’être aussi divers que constructifs, pour faire émerger chez chacun et chacune d’entre nous de nouvelles pistes de réflexion et de travail et repartir dans nos territoires respectifs, comme toujours après un congrès de l’Amcsti, avec un nouveau souffle au service du public.