SAILOR - Sublimer le verre grâce à la science
Publié par Nadia Pellerin, le 5 avril 2024 590
Dans le cadre du programme ARD MATEX (Ambition Recherche et Développement multi matériaux en conditions extrêmes), les laboratoires CEMHTI, GREMI, et ICMN du CNRS et de l'Université d'Orléans, ainsi que la startup orléanaise DWS, ont lancé le projet SAILOR en 2021, Glass Laser Chemical Colorizing. Les chercheurs tendent ainsi vers une innovation durable dans le domaine des décors du verre.
Pour les industriels de l’emballage de produits cosmétiques, de parfum ou de spiritueux, fortement présents en région Centre-Val de Loire, la décoration du verre est un enjeu majeur, notamment dans un contexte d’évolution des normes environnementales. Pour répondre à ce défi, depuis deux ans, trois laboratoires de recherche et un industriel ont lancé le projet SAILOR et tentent de mieux maitriser le verre.
Sont ainsi réunis autour de ce projet, inscrit dans le programme ARD MATEX (multi matériaux en conditions extrêmes), le CEMHTI (Conditions extrêmes et matériaux : haute température et irradiation) du CNRS à Orléans et le GREMI (Groupe de recherches sur l’énergétique des milieux ionisés), unité mixte de recherche du CNRS et de l’université d’Orléans, principaux partenaires de Decor World Service (DWS), startup orléanaise, spécialisée dans la gravure laser de produits de luxe. Un projet de recherche porté par le programme Ambition, Recherche et Développement (ARD) de la région Centre-Val de Loire.
"C’est parce qu’il est nécessaire de travailler sur de nouvelles voies de décor plus respectueuses de l'environnement que nous avons envisagé d’explorer une double approche issue de l’irisation du verre par voie “chimique“ et d’étudier l’irradiation par laser des verres chimiquement modifiés", explique Nadia Pellerin, chercheuse au laboratoire CEMHTI. Cette dernière, spécialiste du verre, amène le décor directement dans la matière, de manière intrinsèque au verre, afin d’obtenir des caractéristiques optiques telles que l’irisation que l’on cherche par ailleurs à modéliser. Le laboratoire GREMI, quant à lui, explore la voie de la texturation de surface à partir de dépôts d'énergie par des faisceaux lasers et en utilisant des sources plasma. "La réunion de ces deux approches nous ouvre un champ exploratoire plus riche !", se félicite Nadjib Semmar, chercheur au laboratoire GREMI.
En effet, au-delà du projet SAILOR qui prendra fin dans un peu plus d’un an, les scientifiques visent à optimiser ces nouvelles connaissances également pour d’autres applications, notamment pour les substrats en microélectronique, ou encore l’amélioration du rendement des panneaux photovoltaïques. "Le verre de ces panneaux, exposé à la lumière protège les composants électroniques, il joue donc un rôle très important parce qu’il doit assurer le transfert maximum de lumière aux cellules, renchérit Nadia Pellerin. La texture de la surface du verre peut jouer un rôle très important ici. C’est la nanotechnologie qui est en jeu ! ".
Retrouver le projet SAILOR en ligne : https://youtu.be/rC8M7ANkiiA