Raconte-moi une histoire octobre 2022

Publié par Museum d'Orléans pour la Biodiversité et l'Environnement MOBE, le 9 janvier 2023   660

DU 1er au 31 OCTOBRE

Intervention de Michel BINON, responsable des collections du MOBE,

Le 22/10/2022

Qu’est-ce que c’est ?

Cet étrange objet est une fulgurite, cette appellation moderne est issue du latin « fulgur » qui signifie « éclair ». Les fulgurites étaient autrefois appelées « pierres de foudre » ou « céraunie ». Cette roche est un verre naturel non cristallisé* très fragile. La fulgurite prend la forme d’un tube quasi cylindrique. L’extérieur est rugueux et l'intérieur est lisse et brillant. La taille, la forme et la composition des fulgurites varient en fonction, de la puissance de la foudre à l’origine de leur formation et du type de sol qu'elle frappe.

Une fulgurite est constituée d’un mélange de terre, de sable, de roche, de sédiments et de débris organiques fusionnés et parfois vitrifiés ensemble sous l'action de la foudre.

* amorphe

Comment ça se forme ?

Une fulgurite se forme suite à l’impact de la foudre sur le sol. L’impact d’un éclair produit de la chaleur et de l’énergie. Quand l’éclair interagit avec le sol, il libère une énergie estimée à 1 milliard de joules et la température des matériaux peut localement et instantanément monter à plusieurs milliers de degrés Celsius. Cette montée en température soudaine, provoque la fonte des matériaux du sol composés de silice le long du trajet de la foudre dans le sol, parfois sur plusieurs mètres de profondeur et plusieurs centimètres de diamètre.

Quand les matériaux refroidissent, ils fusionnent et forment des tubes cylindriques : les fulgurites.

Il s’agit d’un phénomène très hasardeux. Cependant la formation de fulgurite est plus fréquente dans les sols sableux mais on peut également en retrouver dans d'autres types de sols et même autour de racines d'arbres.

La découverte des fulgurites

La 1ère description de fulgurite est celle du pasteur David Hermann. Entre 1706 et 1707, alors qu'il explore les dunes avoisinant le village de Massel, en Pologne, celui-ci découvre une étrange structure de 6 mètres de long, enfouie dans le sable. Creuse et d'apparence rugueuse, la formation ressemble à une gigantesque branche fossile. Il baptise sa trouvaille Osteocolla Massliensis, pensant qu'il s'agissait là d'une croûte minérale ayant enveloppé les racines d'un arbre.

Ce n'est qu'en 1790 que le premier lien avec la foudre est établi, à l'occasion d'un accident. Lors d’un orage en 1789, la foudre s’abat sur un chêne à Packington. Un homme ayant trouvé refuge sous l’arbre fut instantanément foudroyé. Une partie de l’électricité traversa le bâton de marche de l’homme. À l'endroit où ce dernier touchait le sol, il fit une perforation. Après examen du trou, rien de concluant ne fut observé. L’histoire se serait arrêtée là si on n’avait pas décidé d’ériger un monument en cet endroit. Lors de la création des fondations on tomba sur un sol noirci sur une profondeur d'environ 25 centimètres. À cette distance se trouvait une racine de l'arbre, entièrement noircie. Environ 5 centimètres plus loin, une fulgurite commençait à apparaître, s'étendant sur 45 centimètres.

Vos réponses :

La + originale :

L’objet est un regroupement d’huître qui s’est formé par la force du Saint Esprit.

La + raisonnée :

L'objet est formé de SiO2 (silice) ayant subi la transformation SiO2(s) --> SiO suivant la différence de température de la foudre.

La + récurrente :

C’est un corail fossilisé