Entretien avec Sébastien Roger, Ambassadeur de la Fête de la Science 2023 en région Centre-Val de Loire
Publié par Centre•Sciences, le 21 août 2023 2.2k
Sébastien, quel est votre parcours de formation ?
J’ai toujours été très intéressé par la biologie, le vivant et je voulais aider les gens. J’avais donc en tête d’être médecin. J’avais envie d’être cardiologue !
Ainsi, après avoir passé un baccalauréat scientifique, je me suis inscrit à la faculté de Médecine de Tours pour tenter le concours. Le lycée s’était passé facilement, mais en première année de médecine, il ne faut pas seulement bien comprendre, mais aussi travailler dur !
J’ai donc raté le concours une première fois, … puis une seconde ! Mettant alors fin à mes rêves d’être médecin un jour… Je n’étais pas loin d’être dans le lot des sélectionnés, le numerus clausus, à quelques places près, mais pas dedans : premier échec et ça marque. Ça marque, mais ça permet aussi de réfléchir et de faire des choix.
Je me suis alors réorienté et suis entré par équivalence en deuxième année de licence (on parlait à l’époque de Diplôme d’Etudes Universitaires Générales, DEUG) des Sciences de la Vie à la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université de Tours. Plus j’avançais dans le cursus, plus je me spécialisais en choisissant des options, notamment de biochimie et de biologie cellulaire, de physiologie humaine, de pharmacologie, … et d’électrophysiologie.
Et là ça a été la révélation : l’étude des mécanismes électriques à l’échelle cellulaire et leurs rôles biologiques ! J’ai adoré ces cours et j’ai aussi eu la chance de rencontrer de très bons enseignants qui ont marqué mes études et ma carrière, de différentes façons.
J’ai poursuivi en première année de master de biologie cellulaire et physiologie animale (on parlait de Maitrise) puis en deuxième année de master Signalisation cellulaire et moléculaire avec des options d’électrophysiologie et de pharmacologie (il s’agissait d’un Diplôme d’Etudes Appliquées, DEA).
J'ai réalisé un premier stage d’étude des mécanismes électriques sur les cellules cardiaques de l’oreillette sous la direction du Dr Nicolas Peineau, puis en deuxième année j’ai étudié les caractéristiques électrophysiologiques de cellules cancéreuses mammaires humaines, sous la direction du Pr Jean-Yves Le Guennec. Le projet était extrêmement enthousiasmant, c’était très nouveau, et seulement quelques équipes dans le monde (dont le nombre tenait sur les doigts d’une main) s’intéressaient aux rôles des canaux ioniques dans le cancer et à leur intérêt thérapeutique. J’avais vraiment l’impression d’être à la frontière des connaissances, un explorateur en quelque sorte !
J’ai obtenu un financement du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour poursuivre en thèse de doctorat sous la direction du Pr Jean-Yves Le Guennec et du Dr Pierre Besson, au sein du laboratoire Nutrition, Croissance et Cancer. La thématique que nous portions était nouvelle à Tours et novatrice en France comme à l’étranger. Nous avons montré le rôle déterminant des canaux ioniques dépendants du voltage, des protéines à la surface des cellules qui génèrent un courant électrique, laissant passer les ions sodium, dans les phénomènes de migration et d’invasivité des cellules cancéreuses mammaires et pulmonaires humaines (des propriétés qui participent à la croissance de la tumeur et au développement de tumeurs secondaires, les métastases). La thèse a été bien plus qu’un diplôme universitaire pour moi, c’était aussi une aventure humaine. Jean-Yves et Pierre ont été bien plus que des encadrants scientifiques. J’ai beaucoup appris à leur côté, sur les aspects scientifiques bien sûr, mais aussi sur les aspects humains. Je les considère comme des mentors, des amis et je les aime profondément. Ils m’ont transmis une vision des choses et de la vie, une façon d’être et de communiquer, le désir de transmettre, de guider, d’aller de l’avant… Je ne les remercierai jamais assez pour tout cela !
Mon diplôme de Docteur en Sciences de la Vie et de la Santé en poche, je suis parti en Grande-Bretagne pour une expérience post-doctorale, d’abord à Sheffield, dans le Yorkshire au nord de l’Angleterre, puis à Manchester. Après avoir passé un peu moins deux ans en Angleterre, j’ai été recruté en 2007 sur concours à l’Université de Tours, comme Maître de Conférences des Universités (enseignant-chercheur) avec pour mission d’enseigner la physiologie à la faculté des Sciences et Techniques (où j’avais été étudiant) et de développer le projet de recherche que nous avions initié pendant ma thèse sur les canaux ioniques dans le cancer, et leur modulation par les lipides de l’alimentation, en particulier par les acides gras Oméga-3.
Nos travaux de recherche sur le rôle des canaux ioniques en cancérologie ont bien avancé et ont été productifs. Ils m’ont conduit à recevoir quelques distinctions : j’ai été nommé membre junior de l’Institut Universitaire de France (IUF) en 2015 et ai été lauréat du Prix Ruban Rose Avenir en 2017 (https://youtu.be/uQff6nxwg2k).
Je me suis aussi impliqué dans la formation doctorale et l’enseignement, en prenant la co-responsabilité de la filière « Physiopathologies » de l’Ecole Doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (ED549) depuis 2017 et la responsabilité du Master Biologie-Santé en Faculté des Sciences et Techniques depuis 2018.
En 2019, j’ai rejoint le laboratoire de recherche EA4245 Transplantation, Immunologie, Inflammation, à la faculté de Médecine de Tours. J’y ai développé de nouveaux projets de recherche avec l’ensemble de mes nouveaux collègues, toujours focalisés sur les canaux ioniques et les récepteurs purinergiques, dans le contexte de la crise cardiaque (infarctus du myocarde) et de la greffe d’organe. Ce fut un tournant important dans ma carrière et finalement, quelques années plus tard je débute des projets de cardiologie !
En 2020, j’ai eu l’honneur et le privilège de prendre la direction du laboratoire avec pour mission de le conduire vers une labellisation par l’Inserm en 2024.
Enfin, j’ai été nommé Professeur des Universités en 2022. Il s’agit d’un titre, mais le travail reste celui d’un enseignant-chercheur !
Vous êtes Enseignant-Chercheur, pouvez-vous nous expliquer sur quoi vous travaillez au sein du laboratoire de recherche ?
En tant qu’enseignant-chercheur, ma mission est double :
1) enseigner aux étudiants en biologie à la faculté des sciences et techniques, surtout aux étudiants du master Biologie-Santé, à leur apporter des connaissances, à les aider et les guider pour leur choix de carrière,
2) développer la recherche dite « biomédicale », celle qui se fait au laboratoire et qui a pour objectif d’aider le patient.
Mon objectif est également de transmettre à mes étudiantes et étudiants les dernières avancées de la recherche effectuée au laboratoire et d’y faire rentrer celles et ceux qui seraient intéressés pour faire des carrières de recherche.
Depuis ma thèse et pour mes travaux de recherche, je m’attache à comprendre la participation de certaines protéines présentes à la surface des cellules, les canaux ioniques, et les mécanismes électriques qu’elles génèrent dans des pathologies. En effet, ces mécanismes qui sont tout à fait normaux mais spécifiques aux différents types cellulaires, sont perturbés dans différentes maladies ou contextes pathologiques. C’est le cas notamment dans le cancer, mais aussi dans certaines maladies cardiaques ou dans les tissus soumis à un stress métabolique comme lors d’une privation en apport sanguin, ce qu’on appelle « ischémie ». Dans une situation d’ischémie, le tissu ou l’organe est privé d’oxygène et de nutriments sur une période plus ou moins longue.
Depuis mon arrivée dans le laboratoire EA4245 « Transplantation, Immunologie, Inflammation » (le nom de la future unité sera « Ischemia ») je m’intéresse à comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la génération des lésions dites « d’ischémie-reperfusion », c’est-à-dire lorsque la circulation sanguine est interrompue (ischémie) puis rétablie (reperfusion), afin de prévenir la perte de fonction de l’organe.
Comme évoqué précédemment, l’ischémie est caractérisée par une diminution ou une privation totale de flux sanguin artériel dans un organe ou un tissu. Elle est donc responsable d’un stress métabolique intense, dû à la privation en oxygène et en nutriments, ce qui entraîne des lésions aigües de l’organe. Certaines parties de l’organe meurent, c’est la nécrose. La reprise de la circulation sanguine, appelée reperfusion, même si elle est indispensable, engendre également des phénomènes de lésion de l’organe dites de reperfusion et un remodelage du tissu pouvant aboutir à une perte de fonction de l’organe considéré et, dans le pire des cas, au décès du patient.
Cette réponse est notamment induite par la libération, par les cellules stressées, de facteurs solubles qui représentent des signaux de danger, tels que l’ATP (normalement intracellulaire, mais qui représente un signal d’alarme pour les cellules lorsqu’elle est extracellulaire) ou des toutes petites vésicules de la taille d’un virus (nanovésicules de 30 à 200 nm de diamètre) appelées « exosomes ». Ces signaux induisent des phénomènes d’activation et de différenciation cellulaires, associés à une réponse inflammatoire puissante et persistante dans le temps. Cette réponse, dont l’amplitude semble varier d’un individu à l’autre, est à l’origine de modifications majeures des tissus concernés qui peuvent aboutir à une perte de fonction de l’organe.
Le laboratoire de recherche s’intéresse à caractériser les réponses inflammatoires et les changements d’activité des cellules et tissus associés aux lésions de reperfusion dans les contextes de l’infarctus du myocarde, de la greffe d’organe et du syndrome cardio-rénal.
Dans ce contexte, je me suis particulièrement investi dans le développement de projets impliquant les récepteurs purinergiques (ceux-là même qui m’avaient intéressé en stage post-doctoral, mais d’autres récepteurs également) dans les réponses cellulaires à l’ischémie et dans la communication entre cellules via la libération de ces exosomes.
C’est fascinant, d’étudier comment des cellules en condition de stress libèrent des messagers de la taille des virus qui modulent l’activité de cellules tout proches ou à l’autre bout du corps !
Au-delà de ça, ce qui m’intéresse est d’identifier des biomarqueurs et des cibles thérapeutiques potentielles pour des stratégies de protection d’organe chez les patients atteints de problèmes cardiaques, rénaux, ou qui doivent subir une transplantation d’organe.
En tant que directeur du laboratoire mes objectifs sont bien évidemment que nous avancions collectivement sur un projet commun pour apporter de nouvelles connaissances scientifiques au profit du patient, que le laboratoire ait les moyens et les ressources de conduire ses projets et se développe, mais également que mes collaborateurs et étudiants puissent s’épanouir dans leurs projets et profiter d’un cadre professionnel plaisant et favorable.
Vous êtes ambassadeur de la Fête de la Science 2023 en région Centre-Val de Loire, que représente la Fête de la Science pour vous ?
Je participe de façon active (montage du stand, animations, visites de laboratoire, conférences grand public) à la Fête de la science depuis que je suis étudiant en thèse. Pour moi, la Fête de la Science est un moment privilégié d’échanges et de partages avec des personnes de tous âges, de toutes classes socio-professionnelles et de différents vécus. Pendant le village des Sciences, nous faisons des jeux scientifiques avec les enfants, nous renseignons les lycéens et étudiants qui passent, avec leurs parents, avec des publics plus ou moins initiés aux questions scientifiques, avec des membres d’associations diverses, parfois avec des patients… et parfois avec toutes ces personnes en même temps !
Nous voyons aussi les collègues des autres laboratoires et avons le temps d’échanger, durant le weekend, avec eux également sur leurs pratiques scientifiques autant que sur les moyens qu’ils utilisent pour communiquer avec le public.
Il s’agit d’un moment tout particulier au cours duquel nous pouvons transmettre notre passion et nos découvertes à la société, et peut-être qui sait, éveiller l’intérêt scientifique des jeunes et des moins jeunes. Il n’est pas nécessairement question d’éveiller des vocations, même si cela pourrait nous faire plaisir, mais aussi de mettre la science au cœur de la société, et de rendre à la société ce que nous lui devons.
C’est aussi pour moi un moment spécial de convivialité avec les membres et les étudiants du laboratoire, de réfléchir et de participer ensemble à cette activité de partage des connaissances scientifiques. La fête de la Science est aussi le moment idéal pour mettre en avant les vrais producteurs de connaissances : les doctorantes et les doctorants du laboratoire. Chaque année, nombreux d’entre eux participent pour une demi-journée, une journée ou les deux jours. Ce qui me donne aussi l’occasion de les voir prendre plaisir à présenter leurs travaux de thèse et les perspectives qu’ils ouvrent.
Stand du laboratoire « Transplantation, Immunologie, Inflammation » à la fête de la Science 2022
La culture scientifique constitue un engagement incontournable pour vous ? Comment l’expliquez-vous ? Qu’est-ce qui vous motive ?
J’ai toujours été très investi dans les actions de communication et de vulgarisation scientifique auprès du grand public et aussi auprès des jeunes, par différentes actions : la réalisation d’une bande dessinée, des visites de laboratoire, des tables rondes et des projets avec les lycéens, des conférences grand public, une émission avec Radio Campus tout cela en partenariat avec Centre Sciences qui est le Centre régional de promotion de la Culture Scientifique, Technique et Industrielle, mais aussi dans le cadre de l’Université du Temps Libre de l’Université de Tours, l’Antenne Inserm de Loches, ou dans le cadre des actions de rencontre entre lycéens et chercheurs de l’Association Déclic, ou auprès de fondations de recherche ou associations de patients etc.
Oui, pour moi c’est un engagement incontournable que de participer aux actions de culture scientifique en tant que chercheur ou d’enseignant-chercheur, pour différentes raisons que je vais exposer après, sans les hiérarchiser. C’est important, car de mon point de vue, nous le devons à la société, qui nous permet à nous, fonctionnaires, de travailler en soutenant nos salaires et nos financements de recherche. Nous avons donc un devoir moral de rendre des comptes pour les efforts que les citoyens réalisent pour nous permettre de réaliser nos travaux scientifiques, dont les retombées pourraient n’apparaitre que dans les 10, 20 ou 30 ans.
Il est important également que nous participions à la vie de la société et puissions apporter certaines de nos compétences ou connaissances au profit des grands débats actuels, pour que les particuliers et les politiques puissent, s’ils le souhaitent, prendre des décisions éclairées.
Il est fini le temps du chercheur hirsute, qui passait sa vie dans son laboratoire (sa grotte !) à marmonner des choses incompréhensibles, en regardant par-dessus ses lunettes fissurées un bécher contenant un liquide coloré !
Mais aussi il est important que les chercheurs s’expriment pour continuer à lutter contre la désinformation et la circulation des « fake-news » (ces fausses informations qui induisent en erreur un public non averti), pour éviter que l’obscurantisme ne reprenne du poids.
Aussi, il est important que nous communiquions sur nos projets et les différentes carrières et trajectoires de la recherche, que les jeunes filles et les jeunes garçons soient informés sur ce champ des possibles, qu’elles et ils sachent que c’est possible d’y arriver si on le souhaite ! Ce sont des métiers valorisants et accessibles. Tout le monde peut s’inscrire à l’université et le coût des études est faible.
Je ne suis pas un grand chercheur, n’estime pas être un enseignant formidable, je ne révolutionnerai pas la science et ne développerai pas de courant pédagogique … mais je me dis que j’apporte ma pierre à l’édifice et que mon rôle est bien inscrit dans la société et dans la relation à l’autre : enseigner, produire quelques connaissances et les transmettre, les valoriser au mieux pour que ces découvertes servent à quelque chose et en particulier à la santé, partager mon expérience, aider les générations futures à faire leurs choix et les guider, …comme l’ont fait pour moi certains enseignants auparavant.
Une petite anecdote sur une action de culture scientifique ? Sur votre recherche ? Racontez-nous…
Je n’ai pas beaucoup d’anecdotes sur mes actions de culture scientifique, mais que des bons souvenirs … des moments de partage, des moments très gratifiants.
De questions parfois très complexes qui proviennent d’enfants, des questions en apparence simples, mais dont le niveau de réponse peut être difficile, des questions sans réponses.
Je trouve que ces moments sont aussi très précieux pour notre réflexion scientifique, pour nous remettre dans le droit chemin et nous permettre de mieux appréhender la réalité des choses. En effet, il nous est toujours possible de chercher, d’aller plus loin dans la complexité, dans le détail moléculaire, nous sommes souvent tentés de le faire …en discutant avec le public, cela nous permet de revenir à l’essentiel. Une sorte de psychothérapie 😉
Au laboratoire comme en congrès scientifiques ou lors de séminaires, j’ai évidemment plein d’anecdotes, des drôles et des moins drôles, des scientifiques et d’autres moins scientifiques ! Ces anecdotes font que nous avons envie de travailler ensemble au laboratoire, y compris dans les moments difficiles, elles font également avancer dans nos réflexions.
Et pour l’édition de la Fête de la Science en 2023, quel est votre projet ?
Ce que je souhaite pour cette édition 2023, c’est que la Fête de la Science fonctionne au moins aussi bien que les autres années, qu’elle rayonne et attire autant de monde que les éditions précédentes ! J’espère être digne de ce rôle d’ambassadeur de la Fête de la Science en Région Centre-Val de Loire et que mon action pourra participer à transmettre l’intérêt pour les Sciences, de toutes disciplines, au grand public, au plus grand nombre, à tous les âges !
J’espère que les visiteurs pourront profiter au maximum de l’ensemble des actions, informations, des conférences, des visites et rencontres qui auront lieu dans le cadre de cette semaine de la science et des villages des Sciences !
Cette année, que vous inspire la thématique nationale « Sport & Science » ?
Alors bien sûr je pourrais vous parler du bénéfice du sport et de l’activité physique pour la santé…mais ça tout le monde le sait : c’est bon pour le corps, tout le corps, et c’est bon pour la tête ! D’ailleurs, il n’y a pas de corps sans tête et vice-versa !
Je pourrais vous dire que c’est important pour l’équilibre énergétique, pour le système immunitaire, pour le système cardio-vasculaire, pour le vieillissement, que ça contribue à prévenir l’apparition des maladies cancéreuses et métaboliques, etc.
Je pourrais rappeler qu’une activité physique quotidienne, même non sportive, est bénéfique pour la santé et que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise un minimum de 10 000 pas ou 20 minutes d'activité physique par jour… Mais ça c’est archi connu !
Je pourrais aussi vous dire que la Science s’est invitée dans le sport depuis de nombreuses années maintenant, dans les équipements, dans la préparation physique, pour l’arbitrage, etc. Mais je ne serai pas le plus légitime pour vous en parler…
Je pourrais aussi vous dire que pour ma part c’est souvent pendant que je vais courir que j’ai le plus de temps pour réfléchir, au calme, à mes projets…mais qui cela intéresserait-il ?
En revanche, j’aimerais vous dire que, peut-être contre toute attente, les chercheurs et les sportifs ont beaucoup en commun.
Les chercheurs sont des sportifs de fond, il leur faut sans cesse courir après les financements et pour l’obtention d’un statut convenable, vivre sans arrêt des compétitions : pour être recrutés, pour valoriser leurs travaux, pour progresser, pour permettre l’avancée de leurs projets. Ils ont des victoires, des petites et des grandes ; ils ont des échecs, des petits et des grands… rien n’est jamais acquis. Ils doivent continuer à travailler, se tenir au niveau, s’exercer sans cesse, se remettre en question, se réinventer, aller vers de nouvelles directions, persévérer.
Et cette compétition, elle est contre soi-même, pas contre le laboratoire d’en face ou celui localisé à 10 000 km. Il faut trouver son sport et savoir jouer dans sa catégorie de poids, ou dans la division appropriée.
Mais même dans ce contexte compétitif, la recherche procure du plaisir et une certaine forme d’accomplissement personnel, on peut y trouver des moments de grâce, des succès bien sûr et des fois quelques lauriers, mais surtout le plaisir de constituer des équipes et réseaux avec des collaborateurs pour aller ensemble vers un objectif commun, un vrai sport d’équipe !
Allez, une petite anecdote :
Je me souviens avec amusement et non sans une certaine nostalgie que pendant ma thèse, dans le bureau que nous partagions avec mon directeur de thèse, on pouvait parfois y trouver des kimonos à sécher pour l’entrainement du soir, un kimono blanc pour le Judo, et un noir pour le Kung Fu…
Un mot pour conclure ?
Venez nombreuses et nombreux, découvrir l’édition 2023 de la Fête de la Science !
Il y aura de nombreuses animations, des stands, des visites, des expériences, des jeux, des rencontres, des conférences … !
De quoi vous ravir et vous faire découvrir de nouvelles choses en compagnie de personnes motivées et passionnées !